Retour d’expérience d'utilisation de Steazzi en Irlande. Découvrons Nicolas.
Qui es-tu ? Peux-tu nous présenter ton club et ton équipe ?
J'ai été coach professionnel durant sept années de ma vie en France, avant prendre la décision de m’orienter vers de nouveaux horizons professionnels, ce qui impliquait d’abandonner, temporairement, mes activités liées au handball.
Néanmoins, le handball a vite repris ses droits dans ma vie, d’abord en tant que joueur au sein d’un des clubs les plus huppés de Dublin (Dublin International HC), avant d’offrir par la suite mes services en tant que coach, toujours au sein du même club.
Après une nouvelle prise de distance avec le handball, notamment pour raisons professionnelles, j’ai accepté de m’investir dans un autre club leader d’Irlande, Dublin City Handball (DCH), structure dans laquelle j’ai pris en charge les groupes seniors, féminins et masculins. DCH est un club très particulier dans la sphère du handball irlandais. Implanté en plein cœur de la ville de Dublin, la structure attire une quantité considérable de joueuses et joueurs venus du monde entier. Beaucoup d’entre eux sont étudiants ou de jeunes professionnels, ayant vocation à rester lors de période plus ou moins courte, en Irlande.
Cet état de fait a pour conséquence de générer un turnover hors du commun, au cours d’une même saison, ce qui peut nuire à la continuité des projets, notamment techniques, que club essaie de mettre en place. Nos joueuses et joueurs, bien qu’ambitieux et possédant un réel désir de compétition, se trouvent néanmoins parfois frustrés par la faiblesse des moyens mis à notre disposition pour jouir de la pratique du handball.
Quel serait le niveau du handball en Irlande ? C’est une réelle question à laquelle il m’a toujours été difficile de répondre. Le seul moyen de comparaison que nous avons est lorsque nous affrontons des équipes étrangères. Lors d’un tournoi avec l’équipe féminine en Sardaigne, nous avons réussi à rivaliser contre des équipes de deuxième division italienne et si d’aventure, nous avions voyagé avec l’intégralité de notre groupe, je pense que des victoires auraient été naturellement à notre portée. Individuellement, nous avons des joueuses et joueurs talentueux (parfois d’anciennes et anciens joueurs professionnels, voire internationaux). Amalgamer ces talents dans un projet collectif reste toutefois un défi considérable, eu égard aux différences de culture handballistique, parmi d’autres facteurs. En somme, nos deux groupes ressemblent en tout point à des équipes que seul le très haut-niveau permet de connaitre, avec de multiples nationalités représentées et les défis inhérents à cet état de fait, à la grande différence que notre pratique est éminemment celle d’amateurs.
Comment décrirais-tu le handball irlandais ?
Je qualifie la pratique du handball en Irlande comme étant rudimentaire, parfois balbutiante. Néanmoins, notre sport, on ne peut plus anonyme en Irlande (ainsi que chez nos voisins britanniques), est animé par de très nombreux amoureuses et amoureux du handball, possédant une volonté certaine de vouloir développer le handball dans cette région de l’Europe.
La fédération irlandaise possède deux excellents éléments, professionnels, qui participent activement et efficacement (compte tenu du contexte) à la promotion du handball auprès d’un public large, ignorant très souvent l’existence même du « Olympic Handball ».
Cependant, nous sommes confrontés à des problèmes majeurs, à commencer par les infrastructures qui ne nous permettent pas de pratiquer le handball dans des conditions acceptables. Terrains exigus, aux dimensions absurdes, étant la première des préoccupations. Seules les rencontres officielles se déroulent sur un terrain de handball au dimension officielle, mais des contraintes financières, couplées à une surexploitation des gymnases (en nombre incroyablement faible à Dublin) par d’autres activités sportives, réduisent les créneaux disponibles pour s’entrainer, à la portion congrue.
Malgré toutes ces difficultés, le jeu pratiqué par les différents clubs irlandais reste étonnement tout à fait acceptable, ce qui m’a toujours surpris au fil des années.
Quelles sont les statistiques que tu utilises le plus pendant un match et pourquoi ?
Fort du succinct constat établi lors des précédentes questions, j’ai voulu intégrer un aspect data, au projet de jeu que j’ai mis en place avec mes deux équipes.
Après avoir eu la chance de faire une formidable rencontre avec la co-créatrice de l’application Steazzi et de découvrir la simplicité d’utilisation alliée à l’exhaustivité de cette dernière, il m’est apparu évident qu’avec les chiffres et pourcentages a l’appui, cela renforcerait la communication des consignes et plus largement du projet de jeu, auprès de joueuses et joueurs qui n’ont pas tous la même maitrise de notre langue commune qui est l’anglais. L’application permet une lecture facile des données pour tous et aident à la compréhension des actions à prendre, dans un souci d’amélioration.
Au cours des rencontres que nous avons disputées cette saison, l’analyse des données générées par Steazzi et immédiatement disponibles à la mi-temps, nous a permis de rectifier et/ou renforcer nos faiblesses et/ou certitudes, afin de perturber nos adversaires par la suite, ce qui s’est avéré payant à de très nombreuses reprises. Sans un tel outil, nous serions certainement passés à côté d’éléments pertinents, nous permettant d’objectiver la situation et, lorsque cela fut nécessaire, de faire basculer en notre faveur certains de nos affrontements.
La mi-temps étant un des moments essentiels lors d’une rencontre afin d’effectuer des ajustements, les statistiques que je consulte sont toujours directement liées à notre projet de jeu. A titre d’exemple, lors du début de saison, le focus était fait sur notre activité défensive alliée à l’exploitation des ballons récupérés par notre système et notre dispositif défensifs. Steazzi nous a permis immédiatement d’obtenir les données relatives à ce focus et de nous indiquer si nos principes étaient alors respectés. J’y ajoute également l’analyse de nos tirs ainsi que ceux de nos adversaires et par conséquent, me voit offrir l’opportunité de tirer des conclusions quant aux performances des gardiens.
J’insiste sur l’immédiateté de l’accès aux données, car elles facilitent aussi le feedback que je communique oralement aux joueurs, beaucoup plus concis et précis, évitant ainsi d’inutiles redondances que l’absence de data peut parfois générer.
Quelles sont les statistiques que tu utilises le plus après le match et pourquoi ?
A posteriori, j’ai beaucoup consulté la timeline de nos rencontres, qui m’a très vite permis d’identifier des périodes de temps faibles, assez récurrentes, d’un match à l’autre et ainsi de prendre des actions correctives. S’ajoute à cela le fait de le démontrer à mes joueuses et joueurs grâce à un graphique simple et facilement compréhensible de tous.
D’autres données, plus approfondies et qui couplées au support vidéo, m’ont permis de facilement identifier le profil de nos adversaires, que ce soit dans l’aspect individuel, mais aussi collectif. En conséquence, cela nous a permis de perturber de nombreux adversaires, renommés bien plus coriaces que nous l’étions. C’est aussi cela Steazzi, l’opportunité de se pencher sur des données de complexités diverses, grâce à un éventail d’options offert par l’application.
Ayant l’intention de m’éloigner des terrains la saison prochaine, j’ai toutefois le souhait de poursuivre dans mon aide apportée au club, en approfondissant davantage l’analyse vidéo en complément de tous les outils mis à disposition par Steazzi, pour ainsi intéresser encore davantage nos joueuses et joueurs quant à leur performance individuelle. Bien que notre club ait conscience de sa pratique amateure, il n’en reste pas moins que les joueuses et joueurs ont une appétence pour la data, cette dernière étant directement corrélée à un mode de vie de plus en plus répandu, chez nos plus jeunes joueurs notamment, lié au développement de soi.